Rescape des Brigades internationales en 1938, le narrateur, apres un court passage a Paris, se retrouve a Stockholm ou s'etaient deja regroupes a l'epoque de nombreux refugies politiques allemands fuyant les persecutions nazies. Il frequente le groupe reuni autour de Brecht en particulier, travaille meme pour lui, participe aux discussions de l'epoque: la Pologne, la guerre en Finlande et les signes avant-coureurs d'un conflit dont on pressent deja qu'il sera mondial. La difficulte de s'adapter a un pays ou le statut d'emigre politique rend toute chose dure, oblige le narrateur a se reconstituer une identite en s'appropriant la langue de ce pays, en plongeant dans les recits du destin de son histoire tout en conservant sa propre langue comme "instrument de travail". "Apatride, possedant une carte de sejour dont la validite n'excedait jamais trois mois, je me preparais en vue d'un avenir dans un pays auquel je ne pensais guere un an plus tot... Il me fallait accepter l'existence en moi d'une autre langue... C'est chez Brecht que je recus la premiere impulsion m'incitant a conferer au present une dimension historique... Je voulus decouvrir le passe de ce pays depuis le moment qui correspondait a la date de ma naissance. En me tournant vers le Moyen Age ou, comme je l'avais fait auparavant, vers l'Antiquite, j'avais developpe en moi le sens pour les correlations universelles..."